La 1ère séance est toute entière consacrée à la rencontre.
Beaucoup de personnes redoutent ce moment : « Que dois-je dire ? », « Pourrais-je poser des questions ? », « Dans quoi tout ça va-t-il m’embarquer ? » Et il est vrai qu’il n’est jamais agréable de se rendre ainsi à un premier rendez-vous « à l’aveugle ». Alors il me tient à cœur de répondre à ces questions qui me semblent aussi naturelles que bienvenues.
« Que dois-je dire ? »
« Qu’est-ce qui vous amène ici ? » Voici la 1ère question qui vous sera posée, en ces exacts termes ou à peu près. Vous êtes absolument libre d’y répondre comme vous le sentez. L’important est d’essayer de dire les choses comme elles vous viennent, le plus spontanément possible, avec vos mots ou au contraire votre difficulté à en trouver. De cette question et de votre réponse naîtra un échange dont ni vous ni moi ne savons jamais à l’avance où il nous conduira. C’est tout le principe de la thérapie qui est un espace de libre expression.
« Puis-je poser des questions ? »
Oui, évidemment. Les « psys » ont souvent la réputation – en partie méritée – de ne répondre à aucune question ou bien de se contenter de répondre à la question par une autre question, telle que : « pourquoi est-il si important pour vous de savoir cela ? ».
Pour ma part, j’estime qu’afin d’établir une relation de confiance, il y a évidemment des choses que vous êtes en droit de connaître de votre thérapeute. Non pas les éléments factuels de sa vie personnelle mais bien tout ce qui concerne « d’où il parle » et « d’où il écoute ».
Sentez-vous donc libre de poser des questions et d’exprimer vos doutes chaque fois qu’ils se présentent. Des questions de forme sur la durée, la fréquence ou le prix des séances. Mais sentez-vous libre surtout de poser à votre thérapeute des questions de fond qui ont trait à sa vision du monde et de l’être humain. De la personne qui va vous accompagner dans vos grands questionnements existentiels, qui a-t-il de plus important à connaître ? J’espère que ce site vous permettra de vous faire une idée en ce qui me concerne à ce sujet, mais je serais heureuse de répondre en 1ère séance à toutes les questions que vous souhaiterez me poser pour compléter, clarifier, préciser ce que vous jugerez important de l’être.
Dans quoi tout ça va-t-il m’embarquer ?
« Est-ce qu’en franchissant la porte de ce cabinet, je signe pour 10 ans de thérapie !? » Bien sûr que non.
Tout d’abord parce que nous ne nous déciderons pas dès la 1ère séance de nous lancer dans un travail ensemble. Nous prendrons d’abord le temps de faire connaissance et de réfléchir ensemble à ce qui est le plus indiqué pour vous. Les 1ers rendez-vous avec un psychothérapeute sont souvent qualifiés pour cela de « séances préliminaires ». Il ne s’agit pas encore de la psychothérapie à proprement dit mais d’une phase préparatoire. Parfois, il ressort de ces séances que vous avez besoin de tout autre chose et elles auront été l’occasion pour vous d’en prendre conscience.
Ensuite parce que je suis résolument contre « les thérapies de 10 ans ». Certes, le temps m’apparaît comme un allié formidable et indispensable dans toute démarche de connaissance de soi et tout processus de maturation intérieure. C’est pourquoi je ne propose pas de thérapies brèves qui peuvent ne durer qu’une, deux ou trois séances. En revanche, « les psychanalyses sans fin » m’inspirent beaucoup de méfiance. Le chemin de la connaissance et de l’individuation ne s’arrête évidemment pas aux portes du cabinet du thérapeute, ni après la thérapie. La thérapie est comparable pour moi à un tuteur. Sa vertu et sa raison d’être est d’aider le processus de croissance à s’enclencher, à accompagner le sujet dans sa recherche jusqu’à ce qu’il soit assez affermi en celle-ci pour la poursuivre seul – ou plutôt avec la vie elle-même. Mais, de même que si on maintient trop longtemps le tuteur, cela empêche la plante de développer ses propres forces vives, de même une thérapie poursuivie trop longtemps contrarie la prise d’autonomie du sujet.
C’est pourquoi, je conçois davantage la thérapie que je propose comme une initiation, non pas au sens ésotérique du terme mais au sens premier, c’est-à-dire une mise en route sur le chemin vers soi que chacun sera bientôt amené à poursuivre par ses propres moyens – que nos échanges l’auront simplement aidé à trouver ou à créer. Pour le dire autrement, j’aspire à ce que les thérapies que je propose agissent comme « un coup de starter ». Une fois le moteur en marche et la conduite suffisamment assurée, c’est avec joie que je vous souhaiterai belle vie et bonne route …
Notre 1ère séance conduira donc, au moment qui nous semblera réciproquement le bon, à une dernière séance !